Si les médias et la FFS mettent en exergue les Guesdon, Puyo, et autres Vitry (la famille est nombreuse), il ne faut pas pour autant oublier les passionnés du stand up, souvent présents dès les premières compétitions, et qui disputent de nombreuses courses dans leurs catégories afin de s’aligner sur les championnats de France. Le nordiste Olivier Garet est l’un d’eux. 2015 aura été un belle année pour ce guerrier de la rame : dans sa catégorie, les Vétérans, il décroche trois titres. Rencontre.
Tu as comme beaucoup de rameurs eu une très longue saison en 2015, quels en ont été les moments forts selon toi ?
Olivier Garet : En effet, ma saison de compétition a débuté en mars pour finir lors des championnats de France de St maxime mi-novembre. En fait, j’ai eu plusieurs moments forts. Tout d’abord, j’ai gagné la course organisée par Jean Pierre Letourneur et son équipe sur la Rance. Une course sur le flat durant laquelle j’avais de bons adversaires (Yoann Cornelis, Boris Jinvresse). Cela m’a mis en confiance. Puis, en parallèle, je me suis préparé pour les championnats d’Europe et de France de Kite Mountainbaord freestyle. En juin, j’ai pu gagner mon 5e titre de champion de France de cette discipline et finis vice champion d’Europe de l’étape. Cette belle surprise m’a permis d’être en confiance pour la suite de la saison de SUP. Dès le début de saison, j’avais pour objectif de faire champion de France vétéran sur l’une des trois courses (deux en 12’6 et une en 14’). J’ai ensuite fait second sur la course d’Etretat. J’ai fait une belle 4e place sur les qualifs beach race pour le France en Bretagne, mais j’ai pris « une grosse claque » par Amaury Dormet (vétéran) lors de la longue distance 14’ qualificative pour les championnats de France toujours en Bretagne (ou je finis 15e). Je suis donc parti au championnat de France 14’ en n’étant pas spécialement le favori (même dans ma tête). Mais je savais que sur le plat, j’avais de bonnes chances.
Tu réalises comme Titouan Puyo le triplé « mais » chez les « vieux », à savoir ta catégorie d’âge, qu’est-ce que ça représente pour toi ?
Olivier Garet : Réaliser ce triplé comme Titouan, mais en vétéran, c’est tout d’abord une surprise. Je me pensais capable de gagner une course sur les trois, mais, je ne pensais pas faire un sans-faute. La météo assez calme, y est je pense, pour beaucoup. Le flat c’est mon dada !
As-tu été surpris de réaliser cette bonne performance ? Avec qui étais-tu en bagarre ?
Olivier Garet : Finalement, la bagarre a eu lieu mais pas avec les riders que je pensais capables de me battre tels qu’Édouard Garcia, Renaud Noyelle, Amaury Dormet etc. C’est avec Cyril Garbous dit Cyril Freeride que j’ai bataillé le plus. Cela m’a permis de sympathiser avec ce sportif du sud adorable. Il fait vice champion sur les trois courses d’ailleurs.
D’un point de vue glisse, prends-tu plus de plaisir en 12’6 ou en 14’ ? La confrontation est-elle plus grande en 12’6, catégorie mise en exergue par la FFS ?
Olivier Garet : Niveau plaisir, je prends plus de plaisir en 14’ à l’entraînement, mais pour la compétition, je suis de ceux qui prêchent la monotypie ! C’est pour moi l’avenir du SUP race. C’est tellement contraignant la course à l’armement. Mais, je sais que tous les habitués du circuit ne partagent pas mon point de vue. La confrontation est la même en 14’ et en 12’6, car maintenant beaucoup de riders sponsorisés ont les deux tailles de planches.
Sur cette saison, comment as-tu géré ta préparation sur la longueur ? Est-ce empirique selon ton niveau de fatigue ou avais-tu une préparation spécifique très planifiée ?
Olivier Garet : Je n’ai pas de coach, je n’ai pas de programme d’entraînement établi. Je pratique tout au feeling, j’écoute mon corps, et, surtout, je ne m’interdis aucun sport. En fait, je regarde la météo et je pratique le sport adapté aux conditions, windsurf dans le baston, land kite dans le vent médium et SUP vague ou SUP race quand il n’y a pas de vent. Je recherche du plaisir sur l’eau tous les jours. Le SUP race ne me suffit pas. L’hiver, je fais une grosse préparation physique en salle chez moi. Pour me renforcer le corps et le mental, je pratique le ju-jitsu brésilien, le roller en half-pipe (j’en ai construit un chez moi) et l’escalade. Tous ces sports font qu’en course, je me transforme en guerrier et que je ne lâche jamais. Je crois que je suis accroc de sports, je suis d’ailleurs professeur d’EPS.
Tu rides toujours sur des Lokahi ? As-tu reçu tes nouvelles planches, pour quels modèles as-tu opté et comment t’es-tu adapté à ton matériel ?
Olivier Garet : Lokahi est la marque qui m’a fait confiance depuis le début. J’ai une 12’6 Lokahi par 26’’5 très typée downwind vraiment excellente dans ces conditions. Malheureusement, les conditions étaient flat sur ce championnat. J’ai donc dû composer. N’ayant pas reçu les nouvelles boards 2016, mon shop Hotmer m’a prêté des boards pour le championnat. En 2016, les boards Lokahi vont vraiment être excellentes, j’ai hâte qu’elles arrivent. J’ai choisi la 12’6 BR par 24’’ et la 14’ DW par 24’’.
Tu as aussi décroché un titre de champion de land kite freestyle ? C’est une discipline qui regroupe beaucoup de pratiquants ?
Olivier Garet : Je suis en effet champion de France de land kite . Au championnat d’Europe, nous étions 120 riders avec sept nationalités représentées. Dans le nord de l’Europe et dans le nord de la France, c’est bien développé, car nous avons des belles plages et l’eau est froide. En gros, on se tire la bourre avec les Anglais comme en rugby. Cette activité est à l’opposé du SUP race. C’est ça que j’aime, l’alternance des sensations. C’est extrême car on fait des sauts à 10 mètres de haut au-dessus du sol dur. Disons qu’on n’a pas le droit à l’erreur. Un peu comme sur une beach race en SUP mais, avec plus de risques.
Que souhaites-tu pour 2016 ?
Olivier Garet : J’espère faire une belle saison avec mes planches Lokahi. Je souhaite rester dans le top 20 au scratch et pourquoi pas refaire des médailles aux championnats de France. Merci à mes sponsors Sup et sponsors kite qui me soutiennent (Lokahi, Tshotsh, Julbo, Flysurfer, Powerkiter, Hotmer, Opaleglisse, Zelite, Paddleroad ) ! Et merci Get Up de mettre en lumière les p’tits vieux de notre circuit.
Photos Olivier Garet Collection.