A la une Contests — 20 janvier 2016

En trois ans, le jeune Paul Devarieux est devenu l’un des meilleurs stand up paddlers français. Spécialiste du surf, il a cette année participé à son premier championnat de France à Biarritz et accède à la demi-finale. Portrait.


Quand as-tu commencé le SUP ?
Paul Devarieux : J’ai découvert le stand up paddle à l’âge de 13 ans sur un 9′ chez moi à Etretat en 2012.

À quelle occasion ?
Paul Devarieux : C’était lors de la première édition de l’Etretat Paddle Beach. J’ai fait la course et ensuite je suis allé dans de petites vagues qui déferlaient sur la dalle à côté de la compétition et ça m’a vraiment plus.

Ta progression a-t-elle été rapide ?
Paul Devarieux : En fait cinq mois après avoir découvert le SUP, sur les conseils d’un ami (Thomas Hébert), je suis allé à Dunkerque au shop Triple C pour découvrir la Lokahi 6’8 kid, la seule planche adaptée à mon gabarit sur le marché (c’était un cadeau pour mon anniversaire). Au shop, j’ai rencontré Cyril Coste, le boss de la marque Lokahi. Le courant est super bien passé. Suite à une longue discussion, il m’a proposé un deal avec sa marque (mise à disposition de matos). J’ai donc progressé assez vite grâce à mon matériel très bien adapté à mon gabarit. Avec le soutien de ma famille, des amis, de Stive du magasin Northshore Casual Shop à Trouville, du club de surf local, le Needle SUP & Surf Club ainsi que du Comité Régional de Surf en Normandie, j’ai multiplié les sessions sur les spots normands.

Rames-tu souvent ?
Paul Devarieux : Au début, je faisais uniquement du SUP surfing puis je me suis mis un tout petit peu à la race. Mais par manque de temps et d’entraînement, j’ai arrêté. Je préfère vraiment me mettre à l’eau même dans 30 cm de vagues en longboard ou en SUP surfing que de ramer sur de l’eau plate (cela ne me motive pas et il n’y a personne pour se confronter avec moi là où j’habite). Même si j’ai vraiment envie de faire un gros downwind.

Sur quels spots ?
Paul Devarieux : Je surfe à 70 % en Normandie, principalement en Seine Maritime à Etretat, mon home spot, ainsi que sur plusieurs autres spots à moins de 10 km aux alentours. Je vais aussi sur la presqu’île du Cotentin (sud de la Normandie) du côté de l’école de surf du Cotentin à Siouville. En 2015, j’ai aussi beaucoup voyagé pour m’entraîner, en Bretagne (St Malo, Grève Blanche, Penfoul, la Pâlue, la Torche), en Vendée (Bud Bud, la Terrière, le Phare, l’Embarcadère), en Charente Maritime (la Côte Sauvage), dans les Landes (Hossegor, Capbreton) et pour finir dans le Pays Basque (Anglet, Biarritz la Côte des Basques).

Quel est ton quiver ?
Paul Devarieux : Grâce à la marque Lokahi et Cyril Coste, je peux avoir du super matériel adapté à mon gabarit. J’ai commencé par la Lokahi 6’8 kid en 2012, en 2013 j’ai eu une Ombak, puis en 2015 j’ai eu deux superbes boards, la Concept, une planche de dingue pour les vagues jusqu’à 1m50 molles ou puissantes et creuses puis une Custom Pro pour les grosses conditions. J’utilise des pagaies 100 % carbone Lokahi ainsi que des combinaisons Xcel grâce au magasin Northshore Casual Shop à Trouville sans oublier mes lunettes de soleil Julbo.

Qu’aimes-tu dans le SUP ?
Paul Devarieux : J’aime avoir une autre vision et façon de surfer, plus de prise de carre, de nouveaux appuis grâce à la pagaie. J’adore cette sensation de marcher sur l’eau surtout lors des balades aux pieds des falaises d’Etretat !

Un conseil pour une personne qui aimerait se mettre au SUP ?
Paul Devarieux : Toujours choisir une planche adaptée à son gabarit, jamais trop petite car il n’y a rien de pire que de se retrouver plus souvent à nager que d’être debout sur sa planche et essayer de rester souple.

Tu as participé au championnat de France, comment ça s’est passé ?
Paul Devarieux : Je suis parti aux France avec le Comité Régional de Surf de Normandie, nous étions six jeunes de 18 ans et moins, de différentes catégories et quatre adultes, Vincent en longboard Open, Thomas en SUP surf Open, Ben qui nous a coachés toute la semaine (moniteur de surf du Cotentin Surf Club) et Jean-Louis qui s’est occupé de la logistique sur place et des reports pour les réseaux sociaux. Nous sommes donc partis le jeudi 15 octobre au matin et nous avons roulé toute la journée (plus de 10 heures de route). Nous sommes arrivés à Biarritz vers 19 heures. Le Comité avait réservé deux appartements à 100 m de la plage centrale dont un qui avait vue sur mer, le top. Le vendredi était réservé à l’entraînement pour Tom en longboard, Clara, Mélissa, Clément et moi en surf dans de petites conditions mais propres. Idem pour le samedi mais nous sommes allés à Anglet car les conditions étaient trop petites sur Biarritz.

Suite aux conditions insuffisantes pour lancer la compétition, cette dernière est reportée deux jours plus tard pour le longboard junior, de trois jours pour le surf moins de 18 ans, pour ainsi lancer le SUP et longboard open le jeudi matin sur le spot de la Côte des Basques. Les conditions étaient vraiment petites mais très propres jusqu’en fin de matinée où le vent a forci et les deux dernières séries, dont la mienne ,ont été lancées dans des conditions médiocres mais surfables. J’ai eu beaucoup de mal à m’exprimer. Je me suis donc retrouvé en repêchage pour accéder au tour 2 mais ce dernier sera reporté au lendemain suite aux mauvaises conditions.

Le vendredi matin, pour les repêchages, nous sommes arrivés tôt sur place ; les conditions prévues sont bien là, des vagues entre 2m50 et 3m propres, il y a même du soleil. Je me prépare et me lance dans la deuxième série des repêchages, soutenu pour toute l’équipe de Normandie. Je suis plus que motivé. Au line up, nous sommes trois et seulement deux places pour le tour 2. Les vagues étaient difficiles à prendre, je me suis donc rendu compte que le choix de vague serait primordial et que je n’aurai pas le droit à l’erreur. À 15 minutes de la fin, je prends une vague, la seule de mon heat (je n’ai pas réussi à passer la barre une seconde fois). J’ai donc tout donné et je finis second, ce qui m’a donc permis d’accéder aux quarts de finale. J’étais dans le troisième heat contre Antoine Delpero, Julien Bouyer et Alexandre Bicrel, une série très compliquée avec du niveau. Antoine, très à l’aise, finit largement premier du heat. En revanche, pour la seconde place c’était assez serré, j’avais pris une bonne vague au début mais j’ai eu beaucoup de mal à passer la barre avec la mer qui montait et tapait contre les blocs. Vincent (de l’équipe de Normandie) me criait du haut de la digue qu’il me faillait absolument une seconde vague pour aller en demi-finale. Il m’a donc soutenu et m’a expliqué par où passer pour éviter la barre. J’arrive donc à passer de nouveau l’obstacle, il reste cinq minutes. Je me dépêche et là, je vois Alexandre prendre une vague devant moi. Je mets un gros coup de pression « il me faut une dernière vague » il reste trois minutes, je décide donc de partir sur la première qui vient, je pars en take off et j’arrive seulement à placer un cut-back avant qu’elle ne ferme en mode « shorebreak ».

Je touche le sable à bout de forces, je n’ai aucune idée des résultats du heat mais je sais que j’ai tout donné. Je sors de l’eau soutenu par toute mon équipe, les résultats n’ont pas encore été annoncés puisque nous avons pris des vagues dans les dernières minutes. Suspens. Cinq minutes plus tard, c’est le soulagement : les résultats officiels sont annoncés, je finis second de mon heat derrière Antoine Delpero. J’ai donc une place pour les demi-finales de mon premier championnat de France de SUP surf. Je n’en revenais pas, toute l’équipe de Normandie était derrière moi ainsi que beaucoup de Normands restés à la maison qui m’ont encouragé sur les réseaux sociaux. La compétition était loin d’être terminée, suite aux conditions musclées et à la marée haute, cette dernière est repoussée pour le lendemain pour les phases finales en SUP surf. Avec tous ces retards, une partie de l’équipe doit remonter en Normandie. De ce fait, je reste à Biarritz avec mon petit frère et Jean-Louis pour une journée supplémentaire, nous sommes donc allés voir le surf Open sur la plage centrale de Biarritz. Puis le soir, nous sommes allés dans une bonne pizzeria à Biarritz (merci le C.R de surf de Normandie pour le repas). Enfin, nous avons dormi chez une amie de Jean-Louis, Nadège, qui nous a hébergés très gentiment malgré le réveil le samedi matin à 6h30 pour le début de compétition à 8h.

Arrivé sur place, je passe dans la deuxième demi-finale contre Alexis Deniel (qui sera champion de France 2015, ndlr), Pierre Rollet et Édouard Delpero (Champion de France 2015 de longboard) soit une série de très haut niveau. Au line-up, les rollers surpuissants d’Alexis et le backside de Pierre commencent à me faire comprendre que je suis contre des surfers « professionnels ». J’ai tout donné, je finis 4e de mon heat un peu déçu mais une demi-finaliste pour un premier championnat, c’était impensable pour moi !

Je remercie encore Comité Régionale de surf de Normandie pour toute l’aide, le soutient apporté ainsi que toute l’équipe, Tom, Clara, Mélissa, Gautier, Clément, William, Thomas, Vincent, Jean-Louis, Ben sans oublier Lokahi pour le quiver, le shop Northshore à Trouville et Stive pour le coaching, la ville d’Etretat ainsi que toute ma famille, les amis restés en Normandie mais qui m’ont encouragé jusqu’au bout.

Tu ridais quelles planches ?
Paul Devarieux : J’ai utilisé en début d’année la Lokahi Concept (un custom adapté à mon gabarit en 6’5×20’’) ainsi que la Custom Pro pour les conditions plus massives et plus creuses en 7’2 x 21’’x 3/4’’, c’est cette planche que j’ai utilisée aux France.

Des influences sur l’eau ?
Paul Devarieux : Parmi les nombreux riders en SUP surf, il y en a quelques-uns qui me marquent vraiment dont le champion du monde en titre Caio Vaz avec son style puissant et radical au surf. En revanche, pour les manœuvres aériennes, cela restera l’Hawaïen Kai Lenny avec des moves de plus en plus techniques et de plus en plus hauts ! Après il y a aussi les jeunes français comme Léo Paul Étienne qui a un niveau de fou pour son âge aussi bien au surf que dans les airs mais aussi le jeune Jules Langlois qui malgré son très jeune âge envoie déjà du lourd !

Un trip que tu aimerais faire en SUP ?
Paul Devarieux : Il y a un SUP trip que j’ai vraiment envie de faire, c’est en Indonésie ! Les vagues me font vraiment envie.

Pratiques-tu d’autres sports de glisse ?
Paul Devarieux : Je pratique aussi beaucoup le shortboard et un peu le longboard, je fais aussi du windsurf mais de moins en moins à cause de tous mes déplacements pour le SUP et le surf.

Beaucoup de gars à l’eau en SUP surfing par chez toi ?
Il y a une très grande émulation autour du SUP en Normandie, notamment depuis la première Etretat Paddle Beach en 2012. Aujourd’hui nous sommes de plus en plus à faire du SUP surfing, des jeunes et moins jeunes, notamment les frères Auber, Tom et Marius, mais aussi Martin Vitry que l’on peut déjà voir sur les compétitions de race, ainsi que Thomas Hébert. Mais il y a aussi les moins jeunes comme le « Duke », Geff de Vucotte. Je ne surfe pas sur un spot que l’on pourrait qualifier « d’adapté au SUP » du coup je me retrouve, quand je fais du SUP quasiment toujours seul au peak avec au minimum une dizaine de shortboarders autour de moi alors que sur certains spots à moins de 10 km il n’y a quasiment que des SUPers et du coup moins de problèmes avec les surfers.
Photos :  Eduardo Vidarte Charola

Nom : Devarieux
Prénom : Paul
Age : 16 ans (17 ans le 28 janvier)
Lieu de résidence : Etretat/ Normandie/ France
Spot favori : Etretat
Comptes facebook / Instagram / Twitter :
Ma page Facebook Paul Devarieux
Instagram : Paul Devarieux
YouTube : Paul Devarieux
Spéciale dédicace : Stive du magasin Northshore Casual Shop à Trouville, « c’est mon coach  »

Paul Devarieux, en 2015 Paul Devarieux, en 2015

 

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Une photo publiée par Paul Devarieux (@pauldevarieux) le

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Franck.d

Journaliste et photographe, je suis rédacteur en chef du magazine spécialisé de stand up paddle (SUP), Get Up SUP Mag. Retrouvez toute l'actualité du stand up paddle sur Get Up, l'actualité des compétitions, les balades, les résultats des riders, les nouveautés des marques de SUP.

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