Fin des épreuves de longue distance sur les mondiaux ISA à Sayulita au Mexique. Team USA empoche deux fois l’or avec Candice Appleby et surtout le magicien Danny Ching qui ne fait pas un voyage express pour rien. Résumé de cette course folle et enseignements à retenir.
On l’attendait au tournant. Il était annoncé pour une seule course, un voyage express très attendu. On a craint à une défaillance du champion californien, un contre coup dû au décalage horaire, des difficultés d’acclimatation, mais Danny Ching s’impose finalement, dans une course pleine de rebondissements, sur la longue distance des mondiaux ISA. Il remporte une première médaille d’or sur cette compétition et succède au calédonien Titouan Puyo (6e) qui n’a pas démérité et s’est bien battu. Que retenir de cette course chez les hommes et les femmes ? Plusieurs points :
– Le format de course n’est pas une longue distance. Si le parcours fait bien 20 km, on parlera plutôt d’une maxi beach race. Ce format n’est pas sans incidence sur les performances des athlètes, leur gestion de course. Il impose d’exceller dans les relances, ne permet pas de cassure franche et n’avantage pas les spécialistes du downwind si le vent se lève (comme l’année dernière au Nicaragua). Il ne permet pas non plus de jouer avec les courants et d’opter pour une route « en or » (au large ou proche de la côte).
Danny Ching a été impressionnant ! Parti en tête, menant deux tours sur les quatre, il gère un petit passage à vide, se refait la cerise, chute, comble son retard sur l’homme alors en tête, le local Bicho Gimenez…
– Avec l’annulation de la Battle of the Paddle en Californie, l’importance de ces championnats du monde ISA est plus grande. C’est un bon moyen pour les coureurs de se montrer et les équipes ont été renforcées. Les Américains ont débarqué avec deux têtes de série pour les longues distances, Candice Appleby et Danny Ching. Bon coaching puisque ces deux athlètes décrochent deux fois l’or. Idem pour les coureurs d’Hawaï qui sont arrivés avec une belle équipe (Mo Freitas sera à surveiller).
– Danny Ching a été impressionnant ! Parti en tête, menant deux tours sur les quatre, il gère un petit passage à vide, se refait la cerise, chute, comble son retard sur l’homme alors en tête, le local Bicho Gimenez et coiffe ce dernier dans les derniers mètres pour filer seul en tête. Sur le papier, c’est simple, dans la pratique il faut de la classe, un mental incroyable et ne jamais rien lâcher.
– Danny Ching n’a pas été le seul à toujours y croire. Que dire de Connor Baxter ? On l’a rarement vu en tête comme à son habitude sur une BOP. Peut-être manquait-il quelques vagues pour que le rider de Maui creuse un écart significatif, plante quelques accélérations dont il a le secret. Cependant, juste avant l’arrivée, Connor est parti au surf pour décrocher une médaille de bronze (suivi de peu par son compère Zane Schweitzer). Connor le lâche jamais rien, bien lui en a pris.
– Le médaillé d’or 2014, Titouan Puyo s’est bien battu. Le Calédonien, récent 4e sur la Carolina Cup, a tenu son rang et aurait pu décrocher une médaille dans les derniers mètres au sprint. Il se contentera d’une 6e place. Plus inquiétante est la performance d’Éric Terrien. Le plus expérimenté des stand up racers français, multiple champion de France en beach race ou longue distance, n’a malheureusement jamais été dans le coup, relégué au delà de la 10e place sur la majeure partie de la course (il finit 13e). Le Nantais de Bic Sport avoue avoue subit les trains de draft, ne piouvant malheureusement pas revenir sur la tête de course. Sur les réseaux sociaux, il ébauche déjà sa possible reconversion. C’est Titouan Puyo qui s’alignera avec le breton de F-One Arthur Daniel sur la beach race dans deux jours.
– Belle course de Léo Nika. L’italien de Starboard a longtemps mené devant, il s’est montré très à l’aise et sera un bon client sur la beach race si les vagues ne sont pas trop grosses. Le Danois de Naish, Capser Steinfath est toujours aussi brillant dans la gestion de sa course, lui aussi sera un gros client sur la beach race (médaillé d’or en 2014).
– Grosse absence des Australiens dans cette course. Sans leur meilleur représentant, Jake Jensen, les Australiens n’ont pas été capables de se hisser devant. Étonnant de la part d’une nation dite forte avec de nombreux rameurs de talents et une forte émulation (à l’image de la France). Mais les choix des sélectionneurs sont parfois surprenants…
– La course chez les filles a été sans réelle surprise. La victoire de Candice Appleby sur la canadienne et autre favorite Lina Augaitis est assez logique. La française Céline Guesdon aurait mérité de monter sur le podium après son très beau final mais une course de ce niveau se joue dans les moindres détails. Partie en Australie cet hiver pour s’entraîner avec des coureurs de haut niveau, la Française de 36 ans doit encore progresser sur les mers agitées et techniques et dans ses virages pour gagner en confiance et rivaliser avec l’élite mondiale.
Images : ISA