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SUWT : Kai Lenny s’impose pour la seconde année consécutive à Sunset devant Robin Johnston

SUWT : Kai Lenny s’impose pour la seconde année consécutive à Sunset devant Robin Johnston

Dans cette paisible nuit de la proche banlieue de Grenoble, je suis sur mon canapé un journaliste embeded sur le stand up world tour. Et oui, j’ai mon accréditation tisane et petit gâteau. Je fais en effet comme de plus en plus de mes confrères, je travaille devant mon ordinateur et suis assidument les derniers rounds de la première étape du SUWT de la Waterman League, celle de Sunset. Outre mon passe, j’ai aussi mes chips, mon soda et mon chien qui « ronronne » sur mes genoux. Je  m’esclaffe à chaque wipe out, l’estomac noué par les cochonneries que j’ingurgite sans cesse et cette lancinante question qui nait dans mon esprit malin : Kai Lenny arrivera-t-il à conserver son titre ? Leco Salazar, le Brésilien virevoltant  sera-t-il à la hauteur dans ces séries gigantesques (à l’échelle grenobloise, je le concède). Et Zane Schweitzer arrivera-t-il à perdre cet accent nasillard à chaque ITW qui m’exaspère tant (je ne parle même pas du contenu). Pour le savoir cher lecteur, il te faudra suivre ce récit qui je te préviens s’annonce long et parfois peu palpitant (quoi que).

J’ai justement pris le live sur freecaster.tv alors que je commençais à roupiller devant la programmation des énièmes victoires de la musique. C’est avec une furieuse envie d’interner pour une « lonnnngue » peine de sureté nationale Christophe Maé que j’ai basculé sur mon portable et là, incroyable, sous les yeux ébahis que mon fidèle chien qui « ronronne », Guillaume, Arsene, Leco et Zane sont au peak dans le heat 3. Leco est vite au bottom mais pas aussi à son aise qu’au Brésil. Les légendes tahitiennes sont un peu à la peine mais big respect, c’est beau à voir. Zane et Leco sont au troisième round, tout comme le Brésilien qui écarte les jambes comme personne au bottom, Alexandre Magrinho. Parlons en de ce troisième round. J’ai délaissé ma tisane aux fruits rouges pour un petit alcool un peu plus corsé, la nuit s’annonce longue. Voilà que le petit prodige champion du monde Kai Lenny entre en lice, il snape ses rollers, génère de la vitesse dans ses courbes, je donnerai cher pour voir la dimension ridicule de ses dérives, deux gros turns sur sa vague et voilà que le jury lui décerne collégialement un 7,5. Seconde vague et même intention de gros top turns et reentry quand ca ferme, 6,50 au compteur. Le gamin semble au dessus du lot, surtout dans ces conditions où le vent ralenti le take off (quand il ne l’annihile pas) et où il faut jouer avec le clapot au bottom. Il faut des jambes, des cuisses, des jambonnons, basques de préférence !  Peyo Lizarazu, le français qui a disputé en 2010 le titre à Kai Lenny, est en bas de tableau avec Xabi Lafitte, c’est plus ouvert. Avant de voir évoluer la Barland de Peyo sur mon écran qui se floute à mesure que ma consommation de délices locales (Chartreuse) augmente, j’ai assez de lucidité cependant pour entraver les trajectoires au cordeau de Bonga Perkins, les gros cut back lay back de Kala Alexander, les planches de Leco Salazar sous les pieds de McNamara, l’habilité d’Aaron Napoleon pour connecter sur le plat entre les deux sections (celle du large et celle du bord), le manque d’inspiration de Slater Trout et les longs rides sur le nez d’Antoine Delpero, stylé en équilibre sur l’avant de sa planche avant de déclencher la grosse artillerie de rollers et de cut back dont il a le secret.

Je suis encore assez sobre pour voir aussi la puissance des bottoms backside de Peyo qui se permet de remonter à chaque fois off the lip en équilibre sur la section avant de replonger dans la section en me donnant un haut le cœur (score à 7). C’est à ce moment précis qu’un grand dilemme se présente à moi : dois-je revenir sur les victoires de la musique en libérant Christope Maé de son internement psychiatrique forcé ou dois-je regarder 22 gonzs surpayés plonger sur une pelouse en se tortillant d’une douleur fictive sous un maillot national ? La France vient de marquer son but devant le Brésil, le quartier se réveille et pousse des hourras et pour fêter cela, je sors le Cognac !

Mais mon fidèle compagnon gronde quand je fais mine de prendre la télécommande. Visiblement, il garde de bons souvenirs de ses dernières balades en SUP. Un Berger des Pyrénées qui aime la flotte, va comprendre. Je poursuis donc devant les quarts de finales, disputés à trois riders, les deux premiers passent pour les demis. Kai est de retour et je me demande si l’image n’est pas en accéléré. Font vraiment n’importe quoi sur freecaster, Robin Johnston est en mauvaise passe devant Kala Alexander qui lui accroche le tour suivant. Il faudra tout le sang froid et la lecture de vague pour que le shaper Robin passe en demi (9,85 contre 9,75 pour Kala). Dans le second quart de finale, je découvre comme beaucoup Kamaki Worthington. Ce gars a un style incroyable, cut back roundhouse, snaps, il score un joli 9 et se cale dans la vague suivante dans un barrel où il perd sa pagaie sans pouvoir enchainer. Bonga Perkins suit à distance. Dans les deux quarts suivants, Antoine Delpero conserve la même stratégie, très à l’intérieur il plonge en nose sur de belles droites avant de foncer en bottoms rollers. Leco Salazar ne se laisse pas compter fleurette, il suit à 0,2 point grâce à un beau cut back dans l’inside. Alors qu’il était en repêchage hier, Leco accède aux demis. Parfait. Moins de chance pour son compère Magrinho qui se suicide en direct internet en accumulant les chutes, 7 vagues médiocres sur un total de 8 prises en comptes, il n’a qu’un joker mais plante le rail sur un gros roller, Peyo Lizarazu et Zane Schweitzer passent logiquement.

Dans la première demi finale, qui oppose Kai, Robin, Kamaki et Bonga, Kamaki est le premier à scorer un 6,25, Kai a loupé la sortie de son tube, Bonga claque un « putain » de lay back mais rien derrière. Kai a des dérives toujours plus petites car il snap à chaque virage. Un peu trop car il ne score plus autant. Et Robin avec un 7,25 sur sa seconde vague lui dispute la tête de la série. Il été patient sur son choix de vagues bien imité par Kamaki qui place autre un super cut back sur le rail. Alors troisième à quelques secondes de la fin, Kai Lenny est condamné à rider une bombe pour passer en finale. On se rappelle qu’il nous avait déjà fait le coup au Brésil. Dernier set vague, prise de risque maximale, un gros rollier et un gros reentry dans l’inside, les juges délivrent un généreux 8 et Kai passe de la troisième à la première place. Bien payé certes mais il fallait sortir ces moves.

Dans l’autre demi, Antoine Delpero passe complètement à côté de sa série. Mauvais choix de vagues, il n’enchaîne pas, dommage, nous avions mis quelques euros sur son nom (Antoine faudra qu’on se parle, on peut plus te faire confiance). Idem pour Leco Salazar, moins à son aise. Zane Schweitzer est lui survolté. Il travaille une longue vague en calant un 360 dans une section technique pour ensuite recoller un turn. Ca note juste 6,25, pas cher payé ! Peyo toujours aussi constant et Zane iront en finale.

Après l’interview des quatre finalistes, c’est le moment tant attendu (surtout par nous qui avons du mal à ne pas dormir en regardant pour la cinquantième fois la pub de l’Hôtel partenaire de l’event, finalement être embeded sur son canapé c’est moins bien que sur place). La dernière série durera 30 minutes. Les conditions ont beaucoup baissé. Première vague de Zane dans l’inside, Kai répond avec un bon roller et un autre dans la mousse. C’est ensuite un remix de la battle of the paddle avec Danny « Peyo » Ching qui dégage à l’extérieur pour choper la série. Kai est trop à l’intérieur, Peyo sort sur une belle face deux gros moves et deux plus petits, Robin suit avec une vague à trois moves. Kai take off une très belle vague à 8,25 avec quatre turns, pour l’instant 1 Kai, 2 Zane 3 Robin et 4 Peyo. A ce moment mon live plante. Avec mon taux d’alcoolémie, je suis à deux dois d’apprendre à voler à mon portable à pomme. Plus d’image, juste le son, j’entrave que dalle si ce n’est que Kai a fait un turn à la Slater, le cut back 3-6 reverse. Pas possible, il bientôt trois heures du mat’ et toujours plus d’image ! Avoir attendu tout ce temps pour en arriver là ! J’ai comme une furieuse envie d’immoler par le feu (pléonasme ?) mon vénérable mac histoire de provoquer une révolution informatique, quand Robin sort un 7,15 sur sa dernière vague et recolle aux scores de Kai Lenny. J’ai rien vu c’est promis mais le communiqué dit que c’est le plus petit écart entre deux finalistes. Incroyable, finalement le journalisme embeded sur canapé avec chips et alcool à volonté, c’est plus stressant que de se la couler douce dans l’hôtel partenaire de l’event ! Une leçon à méditer.

1 : Kai, 2 : Robin, 3 : Peyo, 4 : Zane

PS : on attend la vidéo officielle du SUWT avec la musique qui fait PEUR !!!!

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