Et bien nous y voilà ! Sous un soleil de plomb, une chaleur à faire crever le plus aguerri des chameaux, voire des dromadaires, le journaliste embarqué dans le suivi de cette étape du stand up world tour à Abu Dhabi, au Wadi Adventure, dans la fameuse piscine à vagues, oscille entre l’hallucination totale et le sommeil profond. Un mirage ?
Le cadre est incroyable, le désert à perte de vue (enfin presque c’est plus joli pour la carte postale), des prévisions météo qui se confirment à la minute, une marée toujours comme il faut, un coefficient parfait pour le reef du Wadi, un peu de vent chaud mais pas trop pour pourrir la vague et pourtant, il faut dire que l’on s’emmerde ferme dans la piscine du Wadi Adventure. On somnole, on ronronne, on s’assoupit, on ronfle parfois comme pépé devant “Les Feux de l’amour”. Déjà l’année dernière, l’industrie pharmaceutique mondiale, dans une étude très confidentielle, avait noté une baisse très importante de la consommation de somnifères en occident. Cette étude épidémiologique avait trouvé la cause de l’épicentre de cette baisse, ce que les spécialistes appellent le chainon manquant : l’étape du stand up world tour All stars 2013. Devant le live, ça ronronnait tellement sec que plus personne n’avait besoin des petits comprimés ou de compter les moutons blancs ou noirs de nos alpages en Isère. Non, on connaissait le criquet pour s’endormir, la Formule 1 aux grandes heures d’un célèbre pilote Allemand qui lui aussi pique un petit somme au CHU de Grenoble, il faudra compter désormais avec le live du stand up world tour. La faute à qui ? Au format de course. Car tous les ingrédients sont là pour envoyer les watts et proposer une épreuve qui déchire. Mais avec trois vagues en gauche, trois en droite, et trois en close out (certainement la vague la plus intéressante sur ce format), et bien le tableau prend un temps infini (une droite, une gauche, deux close out serait assez, le temps de transition entre les différentes vagues est aussi très long). À n’en plus finir. Les juges retiennent la meilleure gauche, droite et close out pour ne retenir que la meilleure des deux notes. Vous nous suivez ? Surtout ne dormez pas !
Gros trous d’air
Hier, le petit gars qui a réveillé l’assistance virtuelle rivée derrière ses tablettes et autres decives numériques est Poenaiki Raioha. Le jeune rider de Tahiti venu avec Air Tahiti Nui (je lui ai promis de lui faire un peu de promo, il vient de rentrer chez F-one, c’est un peu border line côté étique journalistique mais nous n’en sommes plus à notre première infraction, bref, Poé, comme on le surnomme à la maison (on dit Poé, prépare à manger, Poé, fais la vaisselle, Poé, tu peux aller nous chercher des bières fraîches), et bah ce petit gars fort gentil et bien élevé, dans la piscine, il ne fait plus rire personne. C’est un tigre, un requin blanc, enfin un truc de ce genre. Et il nous réveille ! Bottoms puissants, slides dur la lèvre, rollers à démonter les pompes du Wadi, Airs plaqués à faire déborder la piscine, le petit Poé est un gros méchant pagaie en main. Il a scoré fort et bien et du coup, nous cherchons des francs pacifiques pour parier sur lui. L’autre gars qui nous a réveillés est Sean Poynter, fort technique sur cette vague. Zane Schweitzer a lui aussi bien géré son affaire avec des deux vagues en close out mal posées, il se rattrape avec un bel air sur la dernière. Dans les riders à suivre, il y aura aussi le frère de Leco Salazar, Matheus Salazar. Il a une planche un peu plus grosses que les autres riders mais ses trajectoires et ses courbes sont impressionnantes. Ce matin a été fatal au jeune rider de Fanatic Kai Bates, pourtant prometteur dans ses close out, il devrait se rattraper dans les repêchages (quatre vagues close out, les deux meilleures notes retenues, il y a quatre places pour remonter). Les Français devront bien faire car seul Poé, le petit gentil à terre méchant dans l’eau, est passé au tour suivant. Alexis Deniel, Ben Carpentier, Rémi Quique et Éric “bottom péniche” Terrien devront passer par les repêchages. Éric est d’ailleurs en train de discuter avec un des membres de la famille royale, actionnaire du Wadi, pour faire agrandir en largeur la piscine pour sa planche une 8’8 par 24” mais en vain (la plupart des riders sont en 7’4 donc ça tourne plus court). Il faudra donc qu’il raccourcisse sa planche dans un proche avenir mais ici tout est dans la démesure alors il était bon qu’il tente le coup avant de demander à son shaper, Patrice Rémoiville une 8’0. Hier soir, après la dernière vague nocturne, de nombreux riders ont souhaité faire part de leur étonnement face aux notes des juges, certaines étaient il est vrai étonnantes. Y aurait-il aussi de l’hallucination chez les juges, le témoin que je suis pose la question ! En ce moment, alors que nous rédigeons ces lignes, les filles se crêpent le chignon, alors on va voir cela de plus près à moins que la bouffe du Wadi soit servie dans ce cas, on fera l’impasse. Voilà la difficile vie d’un journaliste perdu dans le désert, entre hallucinations sommeil profond, il n’y a parfois qu’un rêve.
Mary tibau
Merci Franck pour ces articles qui nous permette de suivre l actu sup à travers le monde, une actu racontée comme un roman, un poème, un comte réaliste on s’y croirait j’adore, obrigada, bise d’où Brasil !