L’édition 2013 du Sunset Beach Pro 2013 se termine sur une victoire éclatante du double champion du monde de Naish, Kai Lenny. Alors qu’on le pensait un petit peu en dedans à la fin de la saison 2012 et plus concentré sur la race, l’Hawaïen de Maui remet avec la manière quelques pendules à l’heure. Quelle explication pour sa nouvelle vitesse et des rollers bien verticaux sur la vague de Sunset ? Que l’on ne se cache pas derrière une hypocrite politique marketing, en 2013, pour gagner, les meilleurs sup surfers devront utiliser des customs (ces planches fabriquées à très peu d’exemplaires et dites de série, ne sont ni plus ni moins que des planches custom avec un procédé de fabrication de série). De sources concordantes, nous savons que Kai s’est plaint après la finale des îles Vierges de la différence de poids entre ses planches de production et les customs des Brésiliens (le marché brésilien est un marché fermé aux marques étrangères du fait de droits de douanes prohibitifs. Les shapers locaux développent donc des planches très compétitives). A haut niveau, en shortboard, les riders de l’ASP testent et utilisent de nombreuses boards custom, le ressenti d’une telle planche est difficile à retrouver sur une planche de production (même si Starboard travaille actuellement sur des fabrications intégrant du flex dans la planche comme sur un custom). En finale, la vitesse de Kai est parlante, elle lui permet de se replacer plus vite au point de déferlement et de toujours exploiter, avec son indéniable talent, la section d’une vague pourtant très difficile. Derrière le leader Kai Lenny, les jeunes loups du team Naish se sont engouffrés. Kody Kerbox participe (dans un style très Kai Lenny, enlevez lui trois kilos sur sa board et vous verrez) à sa première finale. Certainement pas la première. Confirmation aussi du jeune Tahitien Poenaiki Raioha (il remporte aussi le trophée jeune à Sunset) qui dispute après Sapinus sa deuxième finale. Le gamin a vraiment du talent et une lecture de vague incroyable pour son jeune âge. Il ne s’est jamais désuni malgré l’enjeu et les stars sur l’eau. Certainement le gamin à signer dans les prochains mois ! Autre enseignement, pour avancer dans le tableau de Sunset, il valait mieux être regular que goofy. Malgré son expérience, le basque Peyo Lizarazu n’atteint “que” la demi finale. Dans ces conditions plus petites qu’en début de compétition, il est plus difficile d’enchainer avec beaucoup de vitesse des bottoms backside et rollers backside, les riders regular pouvant générer plus de vitesse down the line et retrouver au besoin une section pour enchainer. La prise de risque n’est pas la même en backside, Zane Schweitzer ne contredira certainement pas. Belle performance tout de même de Peyo qui aurait, nous en sommes certains, aimé un peu plus de taille dans les sets pour se refaire une finale à Sunset. Robin Johnston, le local, décroche une belle seconde place grâce à son expérience. Son style plus classique et moins explosif n’a pas été trop handicapant à Sunset (l’expérience du spot compte aussi) mais pour les prochaines étapes, il faudra voir comment de jeunes riders comme Mo Freitas, les frères Vaz ou Zane Schweitzer pourront accrocher quelques têtes de série. Les deux premiers au classement overall 2012, le champion du monde Leco Salazar et son dauphin Sean Poynter sont désormais avertis.

Le team Naish en force entre Poenaiki Raioha, Kody Kerbox, Kai Lenny ou bien encore Ben Carpentier (même s’il loupe son 3ème tour).