En remportant sans contestation possible la finale du championnat 2014 de stand up surfing au Nicaragua sur la plage de la Boquita, Poenaiki Raioha a démontré qu’il était de la trempe des grands surfers. En deux vagues, il met combo ses adversaires, les Delporo, Poynter et autre Close était hier, bien loin du compte.
C’est incroyable la force de caractère du jeune Tahitien de 17 ans, Poenaiki Raioha. Hier, en fin d’après midi (heure locale), et après une mise en stand by de la compétition pour attendre la bonne marée, le Tahitien a pulvérisé ses adversaires qui ont juste pu constater l’immense talent du rider de F-one. Poé, comme on le surnomme, a parfaitement géré sa finale, ne s’affolant pas quand ses adversaires prenaient leurs premières vagues, il a patiemment attendu les bonnes séries, accélérant sur les sections favorables pour poser de gros top turns, snappant dans un style très moderne la fin des vagues sur sa Madeiro Pro Carbon 7’2 x 24”. Il a donné une sacrée leçon d’alternance et ni Jackson Close, qui avait pourtant commencé fort cette finale, ni Antoine Delpero, dont le niveau semble stagner d’année en année sur une planche décidément trop grosse pour son gabarit, n’auront pu contrarier l’engagement du jeune tahitien (il score 8,57 ; 8,93 et 7,57 pour un total de 17,50, les second et troisième n’obtenant que 14,17). Le seul à avoir complètement loupé sa finale est l’américain Sean Pointer. Un peu vite enterré dans les communiqués distillés par la fédération française de surf les jours précédents (on vous invite à les relire, c’est parfois risible…), Sean Poynter a bombardé durant les repêchages. Hyper rapide sur la vague, il avait retrouvé son meilleur niveau. Certes les apôtres de l’orthodoxie du surf se plaindront en vain que le rider de Starboard ne fait que des snaps (la rengaine de l’année durant l’ISA pour influencer les juges), c’est vite oublier qu’avant de terminer ses virages en snap très newschool, il vient frapper la lèvre à Mach 2 sur le rail en sortant les dérives à la moindre occasion. À ceux qui en douteraient, il suffit de se mettre à l’eau pour prendre une petite leçon et se remettre à la page de ce qui se fait actuellement au plus haut niveau. Le SUP surfing moderne a définitivement coupé les ponts avec un style longboard désormais suranné et qui l’année dernière faisait encore illusion. Il est entré dans l’ère de l’air reverse et ce n’est pas Poé qui affirmera le contraire. Il faut d’ailleurs noter qu’après trois ans d’existence, cette compétition n’attire toujours pas l’élite de la discipline (en vagues ou en race), on est même loin du compte. Le meilleur exemple est Kai Lenny qui en ce moment tourne un film… au Nicaragua.
Côté français, il faut tout de même saluer la belle performance de Jeremy Massière qui a assuré de belles notes sur des gauches techniques. Il aurait certainement eu sa place en finale s’il n’avait pas dépensé son énergie à chercher une improbable interférence (ça plonge comme à la piscine…). Chez les filles, Caroline Angibaud décroche une belle médaille d’argent (après une place de 4 l’année dernière). C’est un peu à l’arrache et au courage, elle neutralise la favorite, l’espagnole Iballa Moreno, grâce à une interférence, et bataille jusqu’à la dernière minute avec l’australienne Shakira Westdorp pour conserver sa seconde place. Mais au final c’est Emmy Merrill qui se met le plus vite à l’abri avec de bons moves frontside sur sa Hobie. Après 2012 au Pérou, elle décroche une seconde médaille d’or. Après une journée de transition, ce sera demain le 8 mai au tour des gros bras de la race de rentrer en lice. Éric Terrien, Titouan Puyo et Céline Guesdon (elle a aussi de gros bras) représenteront la France avec de bonnes chances de médailles.
Men’s SUP Surfing Results:
Gold Medal- Poenaiki Raioha (TAH)
Siliver Medal- Jackson Close (AUS)
Bronze Medal- Antoine Delpero (FRA)
Copper Medal- Sean Poynter (USA)
Women’s SUP Surfing:
Gold Medal- Emmy Merrill (USA)
Silver Medal- Caroline Angibaud (FRA)
Bronze Medal- Shakira Westdorp (AUS)
Copper Medal- Iballa Ruano (SPA)
Images ISA.