A la une Contests News — 30 July 2013

La Molokai2Oahu est une course à hors-normes. Il ne faut pas seulement être bon rameur, glisser pour prendre des bumps et gagner du temps, il faut aussi avoir la bonne stratégie en fonction de sa condition physique et de son équipement. Par vent faible, comme pendant la dernière édition, cette stratégie est encore plus importante. Rencontre avec Eric Terrien, pour en savoir plus sur sa route.
Comment s’est déroulée ta course ? Quelle route as-tu choisie ?
La course a été très longue. Cela n’avançait pas. Je pense que j’ai pris une route assez sud par rapport à l’année dernière mais comme je n’avais pas mon GPS déclenché, je ne pouvais pas contrôler. Trois jours avant la course, mon capitaine, la personne qui m’avait escorté l’année dernière, m’a annoncé qu’il vendait son bateau et qu’il ne pourrait pas me suivre. Il m’a trouvé une autre personne et tout s’est bien déroulé au niveau logistique. Par contre, ce nouveau capitaine n’avait pas dû escorter beaucoup de riders et je ne sais pas s’il savait où il allait réellement, il manquait d’expérience et ne me donnait pas assez d’informations sur l’eau comme celui de 2012. Dès le départ, ma stratégie était de suivre une route directe sauf si j’arrivais à accrocher les favoris et dans ce cas-là, j’aurais revu ma route. En fait, Connor Baxter et Kai Lenny ont tout de suite opté pour une route très au sud, je les ai suivis. Mais au bout d’une heure et demie, j’ai fait un point avec le bateau et je ne voyais toujours pas Oahu, ce qui n’était pas normal. Étant descendu au sud, je me retrouvais donc avec l’arrivée sur ma droite. J’ai donc changé de cap et j’ai croisé Livio Meneleau qui faisait route encore plus au sud.

D’où une certaine confusion j’imagine ?
Exactement. Je ne sais pas pourquoi Kai et Connor ont choisi cette option sud. C’était une option très radicale.
Cette route très sud n’était-elle pas une bonne option en fonction du vent qui devait se renforcer à l’arrivée ?
Même pas, car le vent qui devait se renforcer était annoncé nord-est. En faisant route au sud, ils auraient eu le vent de face. D’après les prévisions que j’avais eues, la bonne option était directe voire un peu plus au nord de la route directe, mais je me demandais comment seraient les courants en arrivant sur Oahu. Trois jours avant la course, j’ai croisé Dave Kalama et Kai Lenny qui étaient sur le parking d’arrivée du Maliko. Ils me donnaient des prévisions très différentes de celles que j’avais. D’où peut-être cette option radicale. Il faut savoir qu’il y avait en plus une tempête tropicale qui approchait et qui perturbait beaucoup les prévisions. Je pense que Kai et Connor ont tablé sur une absence de vent. Molokai tôt le matin était glassy. Quand nous sommes partis, il y avait 10 nœuds, comme au trophée Guyader il y a deux ans. C’était collant, tu n’avançais pas. Nous sommes enfin partis une demi-heure après les paddleboarders et nous voyions bien leurs bateaux d’escorte sur la ligne directe.

Tu es parti vite, comment s’est passé le départ ?
La logique aurait été de se placer en haut de la ligne de départ, sur le côté nord, ce qu’a fait Travis. Danny, Kai et Connor étaient de l’autre côté, au sud. Je me suis mis avec eux. Danny avait l’air très décontracté, c’était même assez marrant. Pendant le décompte avant le départ, Kai et Connor étaient déjà prêts à partir, à genoux sur la planche 5 minutes avant le coup de trompe alors que Danny était tranquillement assis les jambes dans l’eau. Juste avant le départ, Danny s’est enfin mis à genoux et au coup de départ, il a observé Connor et Kai s’évertuer à prendre de l’avance en ramant très fort. Il les a laissés partir puis a donné quatre coups de rame et il est facilement revenu sur eux. Quand il les a vus filer au sud, il a changé sa trajectoire au bout de 10 minutes pour une route plus directe. Je suis persuadé que la première partie très sud que nous avons prise n’a pas été bénéfique. C’était perdre du temps car nous n’avons pas beaucoup surfé et quand on a repris le cap, on avait le vent de travers.

Ton résultat, 8ème, tu es content ?
Je m’en suis bien sorti. Je pensais être plus loin au classement. Heureusement que j’avais une bien meilleure planche que celle de l’année dernière. J’ai quelques modifications à faire pour encore l’améliorer et poursuivre cette phase de développement mais ce séjour a été instructif.

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Franck.d

Journaliste et photographe, je suis rédacteur en chef du magazine spécialisé de stand up paddle (SUP), Get Up SUP Mag. Retrouvez toute l'actualité du stand up paddle sur Get Up, l'actualité des compétitions, les balades, les résultats des riders, les nouveautés des marques de SUP.

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