Arthur Arutkin a encore largement distancé ses principaux adversaires sur la beach race de Quiberon, seconde épreuve musclée des championnats de France après le fiasco de la longue distance de la veille qu’il avait aussi remportée haut la main. Au programme de ce jour, de grosses vagues pour un parcours élitiste.
Deux victoires en Open, deux en Espoir, quatre médailles d’or sur un championnat. Jamais, un jeune de 17 ans n’avait pareillement dominé un championnat national de stand up paddle race. A ce niveau, les superlatifs ne sont plus de mise, ils sont anecdotiques, superflus. La manière, le talent et la classe. Arthur Arutkin aura tout démontré durant ce week-end, jusqu’à monter sur le podium une nouvelle fois après la remise des prix de la beach race, pour s’étonner qu’avec de tels résultats, le DTN de la FFS Michel Plateau, ne soit pas en mesure de lui confirmer sa possible sélection (légitime à notre avis) pour le team France qui partirait pour les mondiaux ISA. Médaille d’or en 2014, Titouan Puyo était qualifié d’office avant ces France, restait donc une place à prendre et c’est Eric Terrien qui en hériterait malgré une contre-performance ce dimanche 9 novembre sur la beach race (gardons en mémoire sa belle performance sur la BOP qui contre balance ce mauvais résultat breton). Une information à prendre au conditionnel mais la gène est de mise dans le staff technique de la Fédé. D’après nos infos, la sélection dépendrait de la date à laquelle seront organisés les mondiaux ISA. Si c’est au premier semestre, c’est la même équipe Terrien Puyo qui sera pressentie. Si c’est au second semestre, il y aurait une pige pour affiner le choix du DTN. Pas clair. Un renversement de girouette pour faire bonne mesure et sauver les apparences n’est donc pas à exclure. Reste que c’est un flottement de plus dans l’organisation drivée par une fédération de tutelle aux aboies et rarement en phase avec les coureurs sur ce championnat. Organisatrice, la fédération aura multiplié les bourdes pour rendre une copie passable qu’il faudra vite oublier. Parcours downwind de travers (alors que partir dans le bon axe était faisable), disqualifications faciles et inutiles, non respect des coureurs, beach race élitiste à souhait qui aura le mérite d’en dégoûter plus d’un, sécurité limite sur la beach race, bienvenus sur les France 2014, les hués faisant échos à l’étonnement d’Arthur Arutkin sur le podium ne sont pas virtuels et sont le symptôme d’un certain agacement des coureurs, hommes et femmes, face à la sourde oreille de leur cédé de tutelle. Pourtant, le terrain de jeu, la structure, l’ENVSN, et les conditions étaient parfaits. Reste la satisfaction de voir enfin émerger un Arthur Arutkin plus frais que le reste des coureurs en cette fin de saison. Il devance Titouan Puyo de deux minutes sur ce parcours dans les vagues qu’il a jugé éprouvant. Martin Letourneur confirme sa grande forme après la BOP en Californie, le quatrième étant Yoann Cornelis qui revient lui au premier plan. Le Breton fait hier une belle longue distance et sur la beach race, après un départ moyen en 13ème place, il revient un à un sur les premiers pour surfer au finish avec Titouan Puyo et Martin Letourneur. « J’ai pris ma licence la semaine dernière, je me suis décidé à la dernière minute pour venir, c’était surtout pour porter les couleurs Lokahi et montrer le potentiel de notre planche, la Beach Race de 24’’. Je me suis tout de suite bien senti, j’ai fait moins de courses en fin de saison, peut-être que j’étais plus frais. » Chez les filles, c’est Caroline Angibaud qui décroche le titre en beach race. Dans ces conditions musclées, elle montre sa technique au surf. Derrière et c’est une belle surprise, Solange Pruvost du shop SwellAddiction de Brest devient vice championne de France. Big Up pour So ! Céline Guesdon finit ce podium. Ainsi se terminent ces championnats, on aura une pensée à tous les coureurs venus de Guadeloupe et de Nouvelle Calédonie qui espéraient mieux hier, certains d’entre eux seront les prochaines stars des disciplines de race, à commencer par Clément Colmas, révélation chez les moins de 15 ans. Une autre pour le breton Tanguy Richard qui s’est fait une belle frayeur dans les vagues (merci à Denis Llorens pour son aide), il fallait du courage pour passer cette fichue barre.
1. Arthur Arutkin (Le Grand Huit, Nord) en 30’28
2. Titouan Puyo (Big Bananas, N-Calédonie) en 32’28
3. Martin Letourneur (ESUSM, Bretagne) en 33’05
4. Yoann Cornélis (Seven Island, Bretagne) en 33’32
5. Greg Closier (Tomahawk, Brest) en 34’27
6. Gabriel Bachelet (La Cigale, Marseille), en 35’02
7. Arthur Daniel (Belharra watermen, Aquitaine) en 35’48
8. Thomas Letourneur (ESUSM, Bretagne) en 35’49
9. Dimitri Georges (Arawak, Guadeloupe) en 36’04
10. Eric Terrien (JSP44) en 36’35
Dames
1.Caroline Angibaud (Breteam, Vendée)
2. Solange Pruvost (Presqu’île, Bretagne)
3. Céline Guesdon (Paddling in Antibes, Paca)
Images FFS.