A la une Matos — 02 March 2012

Guy Capra est un informaticien de métier passionné par toutes les « petites » inventions qui améliorent le quotidien des plaisanciers en mer quels que soient leurs supports. Il est ainsi l’inventeur d’une pièce en métal permettant aux propriétaires de barques de godiller, la Godyoto ou ScullMatix en anglais. Depuis un an et demi, il s’est lancé dans le design « open source » d’une planche de stand up paddle en forme d’ogive (12’6 par 34′, 13 cm d’épaisseur), l’Ogive SUP. Nous lui avons posé quelques questions sur son projet.

 Tu proposes via ton blog ce design open source de planche stand up paddle en forme d’ogive. Quelle est la genèse de ta démarche ?

Il y a en premier mon blog qui est en sorte une vitrine de mes différents développements et inventions. Il me permet d’acter et de dater toutes mes trouvailles sans être contraint de déposer des brevets partout dans le monde, principe qu’il m’est difficile d’adopter car contraignant et couteux. En publiant ainsi des articles sur mes inventions, j’empêche toute personne de déposer un brevet à ma place.

 Et concernant cette planche de SUP en forme d’ogive ?

Je travaille sur une aile de traction « autopilotée ». L’idée est de lancer un cerf volant en l’air (principe de dissymétrie pendulaire,voir le blog de Guy Capra) et de le caler à 45° du vent tout seul. Ce faisant, ce cerf volant est un mode de propulsion qui permet de remonter au vent. Pour expérimenter sur l’eau mon aile, il me fallait un support et j’ai ainsi découvert le stand up paddle. J’ai d’emblée accroché sur ce nouveau sport car il est très complet notamment pour de la remise en forme. Mais comme je ne suis pas sportif, il me fallait une planche qui soit stable, rapide et avec une très bonne glisse. Et je n’ai pas trouvé de planche qui corresponde à mes attentes, les 12’6 du marché étaient par exemple trop instables au regard de ma « non sportivité ». Par rapport à mes 100 kilos de quinquagénaire non sportif, je ne trouvais pas de planche qui satisfasse mes attentes. De plus, je fais mes essais à la sortie de la anse Tabarly à Toulon et il y a toujours un clapot croisé. La stabilité est donc pour moi un critère important.

Tu as donc dessiné une planche sur les logiciels disponibles gratuitement que sont AkuShaper et BoardCAD. Est-ce difficile à appréhender ?

Au niveau des logiciels, ils sont très simples et à la portée de tous. BoardCAD est par exemple complet et simple d’utilisation et il te permet d’imprimer sur des feuilles A4 ton design et tu peux ainsi avoir une représentation précise de ton projet. Après, il est préférable d’avoir des notions de shape pour ne pas se perdre.

A partir d’un design comme le tien, quel est le process pour obtenir une planche ?

Tu peux envoyer le fichier chez des boites spécialisées qui via un outillage adapté te sortent un pain découpé en vue d’une stratification. Il en existe plein comme Atua Cores près de Bordeaux.

Pourquoi ton design est-il en open source ?

Pour que le design vive, je n’ai pas forcement toute la connaissance pour le faire évoluer. C’est juste une passion pour moi, je ne gagne pas ma vie avec ce projet je n’ai donc aucune raison de le vendre.

Il y a aussi l’aspect reconnaissance qui m’intéresse : si des personnes reprennent ce design à leur compte, au niveau de mon égo c’est très flatteur et j’en serais ravi. C’est une possibilité de faire vivre une idée. Enfin pour terminer, cela fait plusieurs mois que je travaille sur ce design avec la réalisation d’un proto par un shaper connu français et de nombreuses démarches pour lancer une production en Asie. J’ai dans la phase de production rencontré de nombreuses difficultés (pas de compatibilité de fichier, désaccord avec le shaper sur la réalisation du premier proto). Donc au lieu de travailler seul dans mon coin, je me dis que mettre le design à disposition permettra de faire avancer les idées. Ce sera plus dynamique et positif.

Mais en voyant la vidéo sur ton blog, la planche ne semble pas si stable ?

En effet, ce premier proto m’a permis de valider certaines bonnes idées comme la pénétration ogivale. Ce qui n’est pas probant est la forme plate jusqu’à l’arrière ou la forme des rails en “sourire” tout le long de la carène qui induisent une instabilité à l’arrêt et à petite vitesse. Grâce à ce premier test sur l’eau, j’ai pu réaliser des modifications. A la marge, le shape peut aujourd’hui évoluer mais il me semble maintenant abouti dans ses grandes lignes. Le design informatique est une version 3 de ce que j’ai testé sur l’eau avec le proto.

Renseignements : ogive.info

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About Author

Franck.d

Journaliste et photographe, je suis rédacteur en chef du magazine spécialisé de stand up paddle (SUP), Get Up SUP Mag. Retrouvez toute l'actualité du stand up paddle sur Get Up, l'actualité des compétitions, les balades, les résultats des riders, les nouveautés des marques de SUP.

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