Le championnat de France de Sup Race 2012 vu par Greg Closier

Greg Closier, un des principaux favoris du dernier championnat de France Sup race 2012, dont il était le co organisateur, revient sur ce dernier week end  du 9 au 11 novembre, trois jours durant lesquels les meilleurs français se sont affrontés en longue distance et en beach race.

« L’ambiance de la LD 14′ du premier jour, le vendredi, était particulière : peu de concurrents, il faisait froid, humide et gris. Je devais être là le matin comme directeur de course et prendre la décision concernant le parcours mais malheureusement j’étais malade (fin d’angine). Amaury Dormet a du prendre la décision seul, il a fait confiance à une météo qui n’a pas était très fiable. Le vent supposé tourner favorablement pour la fin de parcours est tombé obligeant les concurrents à puiser dans leurs ressources mais surtout dans leur mental. C’était de toute façon sur le papier une course difficile et chacun le savait. Au final, tout le monde est content d’avoir réalisé un parcours musclé ! Soulignons la belle perf du jeune Thomas Goyard, spécialiste de la planche à voile olympique et d’Olivier Garet, le rider de Berck aussi fort en kite qu’en stand up paddle.

Samedi, lors du briefing, cela ne s’annonce pas au top : une belle houle longue est certes présente mais c’est lisse même en mer. Heureusement le vent se lève vers midi et la la course promet d’être intéressante et fun ! Le parcours est simple : une bouée de dégagement à 2 km et ensuite tout droit plein downwind (vent dans le dos, houle dans la même direction pour surfer, ndl) direction plage de Pentrez où la houle rentre avec des vagues d’1m20/1m50. Mon option était simple, allez vite au départ pour être 2ème à la bouée de dégagement et bénéficier le plus tôt possible des bumps. Mission accomplie, 2ème à la bouée mais malheureusement les bumps sont timides sur les premiers kilomètres et je me fais remonter par Gaétan Séné, Yoann « Yo » Cornelis et le jeune Arthur Daniel. Nous sommes restés plusieurs kilomètres au contact à échanger nos places avec chacun des options un peu différentes, Yo plus à l’intérieur avec Gaétan et moi un peu plus sur l’extérieur avec Arthur. Finalement Gaétan creuse l’écart talonné par Yo qui le dépasse assez vite, me laissant à la traine avec Arthur qui ne me lâche pas et qui me passe même devant sur à la faveur de certains bumps. Ce n’est que sur la fin à 3 ou 4 derniers kilomètres que j’ai retrouvé la niac, les bumps étaient plus gros et je me sentais de plus en plus à l’aise contrairement aux autres qui faiblissaient. J’ai ainsi distancé Arthur et suis revenu sur Gaétan. J’avais Yo pas très loin mais tout de même hors de porté pour le peu de distance à parcourir. Une bataille à  coup de bumps, c’est incroyable, rien n’est joué d’avance, le classement évolue, ça glisse, on prend du plaisir mais il faut rester vigilant et être ben concentré. Belle performance de Yo bien sur, il s’est beaucoup entraîné, belle progression également en downwind d’Arthur Daniel (qui il est vrai avait plus de mal par le passé à tenir sur de plus longues distances, ndl). A noté la belle victoire de Faustine Merret qui gagne en ondine.

Cette course validée de downwind a permis également de faire évoluer le classement national de la catégorie (classement basé sur les 3 meilleurs résultats de la saison) et de décerner un titre national à Eric Terrien, largement favori et vainqueur logique.
C’est donc en toute logique que le titre revient à Eric Terrien (c’est le premier titre du genre en France, je trouve cela intéressant de proposer ce fonctionnement pour un titre DW car même si il n’y avait pas eu de DW pour ses championnats, on aurait tout de même pu décerner un titre. Cela va permettre de développer et de valoriser encore plus cette pratique). Pour ma part j’obtiens un titre de vice champion de France downwind qui me fait super plaisir.

Dimanche, pour la beach race, j’avais en charge de trouver le bon spot. Avec la houle prévue, il fallait faire le bon choix. J’ai opté pour le spot de Goulien. J’étais conscient que les vagues étaient assez grosses pour une beach race mais c’était « soft », pas très creux, ça partait de loin. De plus, il y avait une passe sur le coté sud pour faciliter le passage de barre. Quelques riders ont protesté, prétextant que c’était trop gros, heureusement le comité de course composé d’Eric Terrien et du staff de la FFS m’a soutenu dans mon choix. Nous avons juste modifié le parcours pour le rendre plus accessible à tous et limiter les risques de collisions. Enfin, Guy était dans la zone avec son jetski en sécurité (un grand merci à lui, il a assuré !!). Au final tout le monde a pris énormément de plaisir à ramer dans de telles conditions, certains ne s’en sentaient pas capables mais au final ils l’ont fait !
Belle bagarre chez les jeunes avec une finale rien que pour eux, ça nous semblé essentiel qu’ils puissent en découdre alignés ensembles sans être perdus dans la ligne de la catégorie Open. Le résultat de cette finale jeune servait de qualification pour la finale open et ainsi leur permette de se mesurer aux « grands ». Arthur Daniel n’a pas fait dans le détail, il s’impose facilement devant Ben Carpentier qui fait un là un petit hold up au détriment d’Arthur Arutkin (qui finalement aura sa revanche sur la finale open avec une superbe 4ème place). Chez les filles, Olivia Piana et Caroline Angibaud se sont battues jusqu’au bout, Olivia prend sa revanche de la veille sur Faustine Merret et obtient un titre amplement mérité.

Pour la finale, l’option était simple, faire le moins d’erreurs possible notamment aux passages de mousses. Malgré toute son expérience et son niveau technique Eric Terrein a commis une erreur lourde de conséquence, premier sur une vague qui aurait pu lui assurer une victoire dès le 1er tour, il a manqué de contrôle en bas de vague (elle était grosse !!), il a chuté et il s’est pris 3/4 vagues sur la tête sans pouvoir se dégager. Ce n’était pas évident, même si ce n’était pas creux, c’était tout de même massif (surtout pour des 12’6  de race). Au 1er tour, juste derrière Eric, j’ai failli enfourner, je revois encore mon nose s’enfoncer, heureusement j’ai rétabli l’équilibre, une chute et s’en était fini. Sur le deuxième tour, j’étais à la poursuite de Didier Leneil (leader de la course, ndl), Yoann Cornelis est un peu derrière moi. Didier a parfaitement géré, il a réussi à creuser un petit écart au passage de la bouée qui lui à permis de prendre une vague et d’entamer son troisième tour avec une confortable avance. Yoann en fin de parcours a été un peu plus explosif que moi et cela a suffit pour faire la différence.

Bref super weekend de SUP Race, nous avons eu de la chance avec les conditions, je pense que l’on a montré une autre facette du Sup Race, une dimension très « surf » qui crédibilise encore plus le fait que ce soit la FFS qui soit en charge de cette discipline. Voilà la richesse du SUP : le plat, le downwind, en mer, sur eau douce, dans les vagues, il en faut pour tous.

Lorsque je fais mon bilan sportif je me dis qu’il y avait moyen de faire mieux, c’est clair que sur la beach race avec la chute d’Eric Terrein, c’était vraiment l’occasion  de prendre un titre mais il y avait moyen de faire pire aussi. Le niveau est monté d’un cran, les places sur le podium sont désormais très très chères. C’est la fin de saison et grâce à ses derniers résultats, je me classe 2ème du classement fédéral beach race, 3ème du classement fédéral LD 12’6 et 2ème du classement fédéral downwind.

Pour moi c’est la fin de ma saison, maintenant place au surf et au gros downwind, j’ai quelques projets avec ma 16′ Hobie. Mais je ne vais pas lâcher l’entrainement, bien au contraire, je vais bosser encore plus dure pour être au top en 2013. »

Image  : Michel Terrien. D’autres images de Michel Terrien sur cette épreuve sont visibles ici.

 

A propos Franck.d 1522 Articles
Journaliste et photographe, je suis rédacteur en chef du magazine spécialisé sur le stand up paddle (SUP), Get Up SUP Mag. Retrouvez toute l'actualité du stand up paddle sur Get Up, l'actualité des compétitions, les balades, les résultats des riders, les nouveautés des marques de SUP.