ISA SUP World Champs : la révélation Yoann Cornelis

Yoann Cornelis c’est la révélation en race. Membre du team France, nous lui avons posé quelques questions.

Personne ne connaissait vraiment le SUP racer Yoann Cornelis il y a seulement un an. Ce breton qui a hissé son niveau en s’entrainant avec Greg Closier, a énormément progressé en race et s’est fait remarquer sur la première grosse compétition 2012, la Hobie City Race première du nom. Depuis, Yoann a gravi les échelons au point de briller sur le championnat de France 2012 et de décrocher sa qualification avec Eric Terrien, leader incontesté de la discipline race. Nous avons questionné Yoann juste avant son prochain départ pour le Pérou, interview.

– Tu as été la révélation en race l’année dernière, est-ce que tu peux te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas encore ? 

Je suis breton, j ai 33 ans et surfe depuis une petite vingtaine d’années. J’ai toujours aimé essayer d’autres sports de glisse en parallèle comme le kite ou le windsurf. Depuis un peu moins de deux ans, je pratique le SUP d’abord dans les vagues pour essayer un nouveau support puis en race. Cette discipline a été une révélation, j’ai retrouvé la même passion de mes débuts en surf.

– Comment as-tu accueilli ta sélection en équipe de France ? Tu t’y attendais ? 

Un grand moment ! J’ai appelé mes proches pour leur annoncer la nouvelle, franchement on m’aurait dit cela il y a un an, je n’y aurait jamais cru. Je regardais ces compétitions dans la presse spécialisée avec des yeux émerveillés, représenter la France c’est un honneur, je suis conscient d’avoir beaucoup de chance. J’ai beaucoup appris durant la saison 2012, j’arrive désormais à lutter avec les têtes de séries. Je savais que j’avais un coup à jouer sur les championnats de France à Crozon puisqu’il se disait que les résultats sur ce France seraient déterminants pour la sélection. Je me suis donc préparé sérieusement en rentrant de Californie (après avoir participé à la BOP, ndl), je suis arrivé en grande forme et j’ai fait un bon championnat dans des conditions que j’affectionne, à savoir en downwind et dans de solides vagues pour la beach race. Je me classe 2ème dans les deux disciplines (beach race et longue distance) j’espérais donc avoir décroché mon ticket pour le Pérou.

– Quels ont été tes principaux résultats en 2012 ?

1er à Port Grimaud sur la Hobie City Race, 7ème à La Torche sur le SUWS, 1er au Pink Granit Beach Race, 2ème à Namur sur une euro supa. Je termine aussi 1er sur la route des phares Hoalen, 27ème sur la Battle of the Paddle Californie en élite race et vice champion de France Beach Race et longue distance. Enfin je fais second overall sur le Nautic Sup Paris Crossing longue distance et sprints en bassin, ndl).

– Comment as-tu préparé cet évènement important qui arrive assez tôt dans la saison, de quelles manières, où et depuis quand ? 

En rentrant de Paris début décembre, nous avons décidé avec Vincent Guillaume , mon préparateur physique, d’organiser la moitié de mon temps d’entraînement en salle. J’ai donc travaillé un renforcement musculaire spécifique, du moins pour les mois de décembre et janvier. Ce travail était associé à un programme précis de 6 jours sur 7 sur l’eau. Je me suis entrainé uniquement en Bretagne, l’hiver a été assez rude, ce n’est donc pas facile tous les jours de se motiver pour mettre la combinaison humide. Heureusement, j’avais un programme au jour le jour ce qui m’a permis de garder la motivation. Je fais également un peu de sophrologie pour la détente et la concentration, j’essaye de m’améliorer par tous les moyens. L’avenir me dira si nous avons fait les bons choix, en tout cas, nous aurons fait le maximum.

– Le fait que cet évènement soit fin février est-il difficile à gérer dans ton calendrier annuel qui compte beaucoup de courses en mai juin ? 

Pas vraiment puisque la fédération m’a prévenu relativement tôt, du coup c’est devenu ma priorité cette année. Je suis très enthousiaste à l’idée d’y participer. On travaillera au printemps sur une autre préparation pour les grosses courses qui suivent comme le Lost Mills en Allemagne début juin ou la Sup Race Cup à St Maxime.

– Quelles seront pour toi les spécificités d’une sélection en équipe de France sous l’égide de la FFS ? En as-tu parlé avec d’anciens sélectionnés ? 

Je sais pas trop c’est l’inconnue, j’imagine qu’il va y avoir une vraie cohésion au sein de l’équipe. Un vrai esprit de groupe dans un sport individualiste. On a pas trop eu l’occasion d’en parler avec Eric Terrien, on s’est pas vu depuis l’annonce, chacun s’entraîne dans son coin, on reste juste en contact. Cela va être cool de se retrouver à Miraflores avec toute l’équipe, Olivia Piana et Caroline Angibaud ainsi que les Sup surfers que je ne connais pas.

– Au regard des annonces des principales équipes participantes, quelles seront les têtes de séries que tu devras surveiller ? 

L’Australie avait fait un véritable hold up de médailles l’année dernière, ils sont donc favoris cette année avec Jamie Mitchell et Kelly Margetts. Après il y a la Nouvelle Zélande ou l’Espagne avec des bonnes équipes, mais la France a ses chances !

– Tu as en 2012 accumulé des courses importantes (SUWS à La Torche et BOP en Californie) et tu as donc été confronté l’élite mondiale, quels enseignements en as-tu retiré avec du recul. Ces informations ont elles été importantes dans ta préparation pour ce mondial ISA ? 

Effectivement, j’ai été impressionné par l’américain Danny Ching, il n’est pas là par hasard, on sent qu’il y a un énorme travail derrière, un vrai pro qui ne laisse rien au hasard. On n’est plus dans l’esprit du « surfer » qui va à l’eau uniquement quand il y a des vagues. J’ai aussi appris aux côtés d’Eric Terrien. C’est un vrai athlète, après trois semaines passées avec lui en Californie avant la BOP, je me suis rendu à l’évidence qu’il ne pouvait y avoir de résultats sans un travail hebdomadaire sérieux.

– Quelles options as-tu retenu au niveau du matériel, quel sera ton quiver ? 

Je pars avec une 12’6 par 25″ elle est polyvalente, je suis à l’aise dans à peu près toutes les conditions. C’est la seule que j’utilise donc pas de questions à se poser, c’est sur que par rapport aux 6 protos 12’6 de Jamie, on ne joue pas dans la même catégorie. De toute façon, au niveau des planches, à part la longueur qui est la même pour tout le monde, pour le reste, il y a de grandes disparités entre un proto de 24″ de large de 7 kg et une planche de série de 29″ à plus de 13. Tu as une formule 1 contre une clio diesel. J’ai la chance d’avoir une planche de série performante !

– T’es-tu donné des objectifs sur cette compétition ISA (beach race et longue distance) ? 

Je pense à une médaille, même si cela peut paraître prétentieux, je me donne pas de limites, ça me permet de tout donner le jour J. Pour être honnête, je pense avoir plus de chance sur la beach race, c’est un format de course 100 % plaisir avec des phases de surfs, on ne se refait pas, on reste surfer avant tout. J’apprécie également de plus en plus les longues distances, c’est une véritable guerre des nerfs, le mentale est aussi important que le physique.

Propos recueillis par Franck Debaecker/getupsupmag.com/FFS

Yoann Cornelis

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Journaliste et photographe, je suis rédacteur en chef du magazine spécialisé sur le stand up paddle (SUP), Get Up SUP Mag. Retrouvez toute l'actualité du stand up paddle sur Get Up, l'actualité des compétitions, les balades, les résultats des riders, les nouveautés des marques de SUP.