L’américain Sean Poynter ravit le titre de champion du monde de SUP surfing au français Antoine Delpero au terme d’une finale très tactique dans laquelle le choix de vagues a été déterminant.
L’américain Sean Poynter est resté fidèle à sa stratégie de la semaine. En finale de l’épreuve de Sup surfing avec Tamil Martino, Beau Nixon, et le français Antoine Delpero, le californien a patiemment attendu la première “bombe” qui passe après quatre minutes de heat pour se mettre dès le début de cette finale à l’abri d’une éventuelle surprise (pléonasme…). 9,33. Si ce n’est pas une mise en orbite pour une médaille d’or, cela y ressemble bigrement. Antoine Delpero, lycra blanc, opte pour deux vagues qui malheureusement ne lui permettent de “capitaliser”. 4,0 et 4,70, il doit regretter de ne pas avoir choisi la vague de l’Américain. C’est alors au tour de Beau Nixon, l’australien, d’entrer en action avec deux bonnes vagues à 7,0 et 6,0. S’il prend la tête provisoire, le rider de Naish sait que ce sera de courte durée, la prochaine vague de Poynter pourrait le replacer devant. Alors troisième, Antoine regarde dans la tour du podium Stéphane Corbinien, team manager, qui avec son drapeau lui donne des indications de placement sur sur le spot. Sean Poynter se positionne sur l’extrémité droite du spot, très à l’intérieur pour devancer Beau Nixon et prendre sa deuxième vague. Il enchaine quatre bottoms top turns, cutback et reentry. Il reste alors 14 minutes, le swell baisse de plus en plus et les juges accorde une 5,03 à l’américain qui passe en tête. Antoine redescend à la quatrième position. 12 minutes, plus de vagues et le Marseillais de Biarritz est tout à fait dans l’inside. Antoine cherche une ouverture sur une petite vague mais il ressort de suite. le péruvien Tamil Martino, plus à l’extérieur, devant la digue, bénéficie d’une bonne série qui décale. Cutback, petit roller à plat, Sean Poynter surfe la suivante, et met combo ses adversaires. Beau Nixon est aussi au surf, premier roller, le deuxième tape dans la mousse. Il récupère tout de même la section et va pour frapper une nouvelle fois la lèvre mais il chute (il cassera sa planche, il reste alors 8 minutes). Seul au fond sur son proto Bonz 7’10, Antoine Delpero peut soigner son choix de vague. C’est important car il est alors en quatrième position. Il laisse passer la première et bombarde enfin sur la suivante. Premier roller, un deuxième, cutback, troisième roller puis un quatrième. Il s’éloigne un peu du point de déferlement, frappe la vague, puis une nouvelle fois la mousse, et tente enfin son move fétiche, le cutback reverse. Ça passe et score, 8,23. Il se repositionne 3 avec un total provisoire de 12,93. Mais avec une troisième vague de 8,50, Sean est quasi certain, à 5 minutes de la fin du heat, d’être sacré champion du monde ISA. Tamil Martino part lui aussi du large, deux virages à plat, cutback, roller un peu plus appuyé, moves à suivre, il remonte deux avec un 7,33 généreux. Il reste alors deux minutes. Antoine prend alors son ultime vague, trois rollers, et sort car la vague ferme. 5,57, il remonte de justesse à la troisième place synonyme de bronze avec 13,80. C’est juste, les scores n’évolueront plus, Antoine se fait marquer par Tamil Martino qui conforte ainsi sa médaille d’argent. Au coup de sirène, Sean Poynter est accueilli par son compère Colin McPhillips, le drapeau à étoiles flotte sur ses épaules.
Antoine Delpero : « C’était une longue semaine éprouvante. Tout s’est bien passé dans l’ensemble. Olivia Piana nous a ramener une médaille d’argent en début de compétition (longue distance en stand up race) ce qui a été bon pour la dynamique de groupe et la motivation. Puis nous avons été victimes de quelques erreurs de jugements au niveau du surf, je pense surtout au heat de Manu Portet qui se fit sortir par les Sud Africains alors qu’il était au-dessus. C’est souvent le problème des mondiaux ISA, il faut faire avec. Au niveau de ma finale, j’étais assez confiant, malgré une compétition pour ma part assez médiocre, mes scores étaient assez bas, et plus le contest avançait plus j’avais du mal, ce qui contrastait avec mes sensations de la semaine avant la compétition avec du très bon free surfing. De plus, je n’ai pas eu trop de chance avec les vagues. Nous sommes passés à marée haute, et c’est difficile, même en connaissant bien le spot, de prédire comment vont dérouler les vagues. La preuve en finale où je prends la première d’un set, elle tombe dans un trou d’eau alors que Sean Poynter opte pour la suivante qui passe sur le banc de sable et déroule. Il score alors 9,33. J’ai eu une seule bonne vague dans la finale, il m’en aurait fallu une seconde. »