A la une Contests News — 09 November 2013

Les championnats de France de stand up paddle race ont commencé en fanfare avec une longue distance en 12’6 de 18 kilomètres entre Cypriano (entrée nord de St Cyprien) et le Cap Béar. Une course rapide et tactique.

Quand les ténors du stand up paddle race sont arrivés ce samedi matin sur la place de Cypriano, ils ont été nombreux à douter des choix du directeur de course Fred Bonnef. Ce dernier avait en effet opté pour la longue distance en 12’6 ce premier jour de course alors que le vent de nord ouest était annoncé faiblissant. Ors, alors que les coureurs se préparent avant d’écouter l’ultime briefing, il faut bien reconnaître que le vent est faible. D’où le scepticisme des leaders de la discipline sur le choix de la longue distance, une beach race n’aurait-elle pas été plus adéquate. Néanmoins, le directeur de course, aidé dans ses choix par Pascal Maka (le monsieur sécurité sur l’épreuve), reste droit dans ses bottes. Jauges des planches, ultime briefing, vérification des mesures de sécurité, et c’est parti. Ce sont les féminines qui seront les premières à s’élancer, les garçons suivront 6 minutes plus tard. En tout 78 coureurs dont 11 féminines filent donc vers le Cap Béar poussés par le vent et le clapôt.

Très tôt, la bagarre débute chez les hommes. Le coureur de Bic Sport Éric Terrien, le favori de l’épreuve, prend un départ catastrophique, il chute d’entrée et laisse Yoann Cornelis filer en tête sur sa planche Lokahi de 22” de large. Le start n’est pas bien meilleur pour le jeune Arthur Arutkin (Fanatic) qui lui aussi fait trempette. Le départ donné, trois options vont se dessiner. Au large, Gaétan Séné (Starboard) entraîne dans son sillage Greg Closier (Hobie) et un peu à l’intérieur Arthur Daniel (F-one). Le long de la côte, Éric Terrien et Arthur Arutkin tentent une option très à l’intérieur. Un peu en retrait, le calédonien Titouan Puyo (Starboard) observe le jeu. Personne ne connaît vraiment ce nouveau venu sur les France. Tout juste sait-on qu’en Nouvelle Calédonie, sa vitesse en 12’6 est impressionnante et qu’en pirogue Vaa, il est un des tout meilleur de la discipline. “Il est passé par chez nous”, raconte le basque Ludovic Dulou, rider en SUP chez F-one et spécialiste de la pirogue. Un jour, nous l’avons vu arriver et se classer troisième d’une grosse épreuve en Vaa, c’était Bretagne. Cela nous a intrigués. En restant dans la région, il est venu ramer avec nous et nous a beaucoup appris.” Titouan Puyo commence donc la pirogue il y a dix ans, ses débuts en stand up sont beaucoup plus récents (2010). Mais depuis, le jeune Titouan travaille sa vitesse de pointe, une rame redoutable pour avoir les accélérations nécessaires pour prendre les vagues (bumps) sur une longue distance downwind. Fort de cet acquis technique, Titouan va se positionner au milieu des deux options choisies par les meilleurs Français. C’est d’ailleurs la ligne la plus directe. Rapidement, il creuse un écart significatif. Plus personne ne semble même pouvoir le reprendre. Mais il ne faut jamais crier victoire avant la fin d’une course longue distance. Les coureurs s’éparpillent selon leurs options sur un très large plan d’eau et ce n’est qu’à la ligne d’arrivée que l’on fait le décompte. Ainsi, alors que Titouan Puyo se prépare à virer le cap Béar pour franchir la ligne, il est repris par le tandem Arthur Arutkin et Éric Terrien. Ils ont fait la course ensemble et ont misé sur un effet de côte qui fait tourner le vent de quelques degrés avant le passage devant les falaises du cap. Une option que bonifie parfaitement le jeune Arthur Arutkin. Ce dernier, alors que le vent tourne légèrement Ouest, descend sur la trajectoire du caldoche et vient se placer juste derrière Titouan Puyo. Les deux jeunes riders sont très proches, Arthur semble même plus rapide et enclin à partir au surf sur les vagues du cap malgré le ressac qui agite le plan d’eau. La victoire va se jouer entre ces deux riders, Éric Terrien un peu plus loin ne pourra revenir. Mais alors qu’Arthur tente de s’hydrater avant le sprint final, il fait une petite faute et chute. Quelques secondes de perdues, rien en apparence mais cela coûte cher au jeune nordiste, certainement une possible victoire. Titouan Puyo vire le cap en tête. Ensuite, avec sa vitesse sur le plat, il se permet de gérer sa petite avance. Il franchit champion de France la ligne d’arrivée. S’il était alors inconnu des meilleurs Français, il vient de se faire un nom de belle manière. Derrière Titouan, Arthur (toute de même champion de France espoir avec ces seconde place) et Éric, c’est le jeune breton Arthur Daniel qui chamboule lui aussi la hiérarchie française. “Titouan a pris une série de bumps et il a creusé l’écart au 3/4 de la course, explique le Breton. Je suis un peu déçu de pas avoir contrôlé plus Arthur Arutkin et Éric Terrien qui avaient la trajectoire la plus à l’intérieur, ils me passent juste devant alors que je pensais être second.” Six Bretons arriveront dans les dix premiers. Greg Closier, son leader charismatique souligne : “C’était une superbe course avec des bumps très techniques sur lesquels il fallait partir à droite et à gauche pour connecter (enchaîner plusieurs surfs). Revenant de blessure, je ne savais pas trop où me situer. J’ai pris une option au large et mis à part la fin de course où je suis tombé plusieurs fois, je me suis fait plaisir.” Ces chutes dans les courants du cap lui vaudront une ou deux places. Devant lui, Gaétan Séné joue placé : ” Je fais ma course. Je manque une peu de jambes et tombes 6 fois. Je n’ai fait que deux downwinds depuis le mois de septembre, ce n’est pas beaucoup et cela aurait pu être pire.” Martin Letourneur (Hobie), l’autre jeune breton de St Malo, fait lui aussi une superbe course. Il s’est d’ailleurs régalé. Enfin notons la belle performance de Franck Le Ven : 8ème. “J’ai des crampes de partout, confie le rider de Naish. J’ai tout donné sur cette course fantastique, j’ai adoré. Cela ressemble à mon parcours d’entraînement. Je suis super-content. Je ne suis tombé que trois fois. Mais physiquement au niveau cardio, je n’en pouvais plus. C’est dur de se battre avec les plus jeunes. Il faudrait instaurer des catégories d’âge. Mais je tiens à saluer l’équipe d’organisation qui a eu le courage de nous concocter ce tracé.”

Chez les filles, on attendait beaucoup de la confrontation entre Olivia Piana (Fanatic) et Céline Guesdon (Bonz). En fait, en l’absence de Faustine Merret (absente pour cause de douleurs au dos), le duel a tourné court entre les deux sudistes. Olivia a d’entrée pris un meilleur départ et a contrôlé la course. Jamais Céline n’a pu revenir. Il lui manque encore un peu d’expérience sur ces parcours downwind très techniques sur lesquels il faut associer force physique et adresse au surf. Le podium est complété par Sarah Delaunay, elle aussi originaire de Nouvelle Calédonie.

Demain, la direction de course a donné rendez-vous aux coureurs à Collioure afin de disputer la beach race dans cette arène naturelle à l’abri du vent qui soufflera en tempête. Les différentes manches (qualificatives et finales) s’enchaîneront toutes la journée.

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Franck.d

Journaliste et photographe, je suis rédacteur en chef du magazine spécialisé de stand up paddle (SUP), Get Up SUP Mag. Retrouvez toute l'actualité du stand up paddle sur Get Up, l'actualité des compétitions, les balades, les résultats des riders, les nouveautés des marques de SUP.

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